IIT, Mies Van Der Rohe (1941-1956)
IIT McCormick Campus Center, OMA-Rem Koolhaas (2003)
Oak Park, Frank Lloyd Wright (1890-1910)
dimanche 31 août 2008
km 37860 : Chicago
vendredi 29 août 2008
km 37670 : Milwaukee
jeudi 28 août 2008
km 37540 : Wisconsin
mercredi 27 août 2008
km 37300: Farnsworth House
Farnsworth House, Ludwig Mies Van Der Rohe (1951)
jeudi 21 août 2008
km 35910 : Minneapolis
Voici quelques images de la ville de Minneapolis, capitale de l'etat du Minnesota, dans le nord de la région des grands lacs. Avec ses 8 mois d'hiver rude par an, elle offre un exemple assez complet de dedoublement des circulations du downtown au 1er etage : les "skyways". On trouve ces passerelles et ces rues interieures privees (qui rappellent de nombreux projets utopiques sur les villes verticales) dans un grand nombre de centres villes americains mais elles sont d'autant plus frequentes a mesure que le climat se durcit.
Walker Art Center
Walker Art Center, Herzog et de Meuron (2005)
L'extension conserve le batiment d'origine comme principal espace d'exposition qui se déploie verticalement suivant un plan complexe et tres savant qui articule une ascension progressive en spirale d'une salle d'exposition a l'autre. Il est complete et transforme par l'ajout de deux galeries, d'un restaurant, d'ateliers educatifs, d'une boutique, de bureaux, d'un parking et surtout d'un theatre, le tout relie par des espaces "lounge" de detente et multimedia.
L'une des premieres volontes de ce projet a ete de donner au Walker un role civique dans la ville de Minneapolis. Situe a la limite du downtown, le musee est separe du centre ville par une rocade plutot hostile. A l'origine, le musee tournait le dos a la ville pour s'ouvrir sur son jardin oriente vers un quartier residentiel plus calme. Il s'agit en fait d'un parc qui s'inscrit dans l'emprise d'une ceinture verte planifiee par Frederick Law Olmsted (partiellement realisee) et le nouveau projet conserve le hall existant et renforce la relation avec le parc sous lequel vient s'enterre le nouveau parking. Mais l'extension tente egalement de redonner au batiment une facade sur le boulevard en proposant un second hall ouvert sur une place plus urbaine ponctuee de cercles de pelouse. A l'interieur, la volonte de creer un nouvel espace public est clairement affirmee: le musee est traverse de part en part par une "rue" tortueuse qui relie les deux halls, en desservant des "salons" en guise de places et des espaces d'exposition. Ce passage est accessible a tous sans ticket.
D'une maniere generale, l'approche de Herzog et de Meuron a consiste a completer et a prolonger l'existant en creant un dialogue entre les deux batiments qui confere une coherence particuliere a l'ensemble.
Ainsi, dans un principe d'equilibre et de contrepoint, sur le boulevard, le volume en levitation de la nouvelle salle de spectacle dans sa peau de metal deploye froisse et scintillante repond au volume en brique massif de l'ancien batiment. De meme, le jeu des toitures-terrasses etagees du batiment de Barnes est prolonge par le socle de verre formant vitrine sur la rue.
A l'interieur, les architectes ont pioche certains elements constitutifs de l'ancien batiment pour les integrer dans les nouveaux espaces. On retrouve ainsi une continuite de sol en briques fumees ainsi qu'un travail tres subtile de reinterpretation de la structure de poutres de beton prefabrique en T qui caracterisent les plafonds des salles d'exposition existantes.
Il faut reconnaitre que le musee original de Barnes, de grande qualite, a offert une base de travail riche aux architectes dont ils ont su extraordinairement bien tirer parti sans amoindrir leurs thematiques architecturales propres. Dans ce musee, plus qu'ailleurs, on voit parfaitement la relation qu'il existe entre les recherches d'Herzog et de Meuron et l'art contemporain. Le travail sur l'ornementation, en particulier, est ici tres abouti: depuis l'exterieur jusqu'a l'interieur, on retrouve un motif floral continu traite de mille manieres. Les espaces d'expositions atteignent ici aussi un degre d'abstraction fascinant avec un plafond strie de poutres (structurelles ou non), un effacement total du dispositif de ventilation, et surtout un traitement des sas d'entree des salles a la fois sculptural dans leur forme, graphiques par leur motif et "turrellien" dans la facon dont ils cadrent la lumiere.
On reste cependant septique en ce qui concerne le principe de circulation dont le but est sans doute de proposer des parcours originaux aux visiteurs mais il est un peu decourageant d'essayer d'atteindre le cafe au 6e etage du batiment de Barnes lorsqu'on rentre dans le musee depuis le nouveau hall... De meme, en proposant une circulation verticale pour le nouveau theatre totalement independante de celle des salles d'expositions, on ne retrouve pas l'ambition annoncee en matiere d'interpenetration des arts sans parler des espaces multimedia qui restent pour le moins marginaux. Mais notre deception concerne surtout le traitement du jardin qui a ete laisse a l'etat d'ebauche pour des raisons budgetaires: on espere que la nouvelle direction trouvera les moyens de realiser le jardin de Michel Desvignes, qui fait sans aucun doute partie integrante du projet.
lundi 18 août 2008
samedi 16 août 2008
mardi 12 août 2008
dimanche 10 août 2008
vendredi 8 août 2008
jeudi 7 août 2008
dimanche 3 août 2008
Bellevue Art Museum
Le musee se trouve au centre d'une gigantesque zone commerciale de Bellevue, une ville satellite de Seattle. Le volume compact de beton rouge creuse de toutes part se tient vaillamment au milieu d'une faune de mastodontes de mall en verre et autres immeubles de bureaux qui n'en finissent pas de se multiplier. Nee d'une foire d'art et d'artisanat qui a lieu chaque annee dans ce quartier, l'institution s'est deplacee a plusieurs reprises, occupant une ancienne ecole, un batiment de pompes funebres et enfin un etage du centre commercial. En 1997, ses membres ont decide de faire construire un nouveau batiment, et de profiter d'une periode faste de l'economie americaine pour lancer une campagne de levee de fonds. D'une collection d'art et d'artisanat local, le programme a alors evolue vers celui d'un musee d'art contemporain sans collection, oriente vers les nouveaux medias. Le principe d'organisation du musee consistait a melanger les espaces d'expositions avec des espaces de productions pour les artistes et des ateliers educatifs, le tout techniquement equipe pour les dernieres evolutions des nouveaux medias....
Le batiment de Steven Holl repond parfaitement a l'audace de la programmation. Les espaces interieurs renforcent les relations entre les differentes parties du programme. Chaque piece est travaillee de façon specifique avec ses dimensions et sa lumiere dans un enchainement fluide entre les salles d'expositions, les salles de classes, l'administration, les terrasses et les escaliers.
Mais la ou l'architecture du musee et son programme ont tout pour nous plaire, ils ont aussi aboutit a un echec dont l'histoire nous a ete racontee par le nouveau conservateur : Michael Monroe.
En 2003, deux ans apres son ouverture, le musee en faillite a ete contraint de fermer ses portes pour ne re-ouvrir que deux ans plus tard. Selon Monroe, l'echec du musee vient d'une triple erreur technique faite au niveau de la programmation : d'une part le virage a 180° entre une collection d' "Art and Craft" locale a un musee d'art contemporain dernier cri n'etait pas adapte a la clientele de Bellevue. D'autre part, dans l'excitation autour du projet qui avait permis de lever les 23 M de dollars pour la construction du batiment , la direction avait omis de prevoir un budget de fonctionnement. Le revenu des salles de classes devait financer le fonctionnement du musee: ce qui n'a jamais ete le cas. Enfin le pret d'oeuvres est assujetti a une serie de dispositions de secutite qui interdit de rassembler dans un meme lieux des salles travail pour les artistes et des salles d'exposition.
Appele en 2005 pour remettre l'institution sur pied, Michael Monroe a renoue avec l'histoire du musee en l'orientant une nouvelle fois vers l'artisanat local plus populaire que l'art contemporain tout en essayant de modifier le musee progressivement pour le rendre plus apte a un fonctionnement traditionnel. D'ou notre impression mitigee lors de notre premiere visite, ou nous avons vu les lumieres zenithales bouchees avec des plaques de carton plume, les terrasses fermees, les fenetres obstruees....L'espace virtuose du musee est toujours perceptible mais il est fortement altere par cette multitude de petits amenagements qui revelent une incompatibilite entre le batiment et ses utilisateurs.
Olympic Sculpture Parc
Olympic Sculpture Park, Weiss and Manfredi (2007)
Voila un projet qui nous a vraiment impressionne par sa precision et sa pertinence urbaine. Il s'agit d'un lieu qui condense dans une aire reduite un travail a la fois architectural, paysage et urbain en creant un espace publique dont la portee resonne a l'echelle de la ville de Seattle. Le programme en soi fait deja l'objet d'une prise de position progressiste de la part du Seattle Art Museum dont le "Sculpture Park" est une extension. Il s'agissait de sortir l'art de l'enceinte du musee et de developper, dans une des dernieres parties vacantes de la berge, un nouveau rapport entre l'art et le public en englobant la pratique de la ville et du paysage.
Pour comprendre ce projet, il faut d'abord imaginer la ville de Seattle qui s'etire sur un terrain tres en pente le long de la rive de la "Puget Sound". Le Downtown est pris en sandwich dans une longue bande entre deux autoroutes urbaines dont l'une longe la rive en pont a plusieurs dizaines de metres de hauteur en coupant ainsi le centre de sa berge. Cette coupure est accentuee par le denivele qui est tres important (plus de 5 niveaux en un bloc), par les reseaux routiers et ferroviaires qui longent la berge et par l'activite industrielle qui persiste encore partiellement le long des multiples docks et darses. Une promenade et de nombreux equipements (ferry, aquarium...) jalonnent la berge sur toute la longueur du centre sans veritable liaison avec la ville. Le Sculpture Park est situe a la limite Nord du Downtown, sur un terrain en pente qui s'etend depuis la berge jusqu'au prolongement d'une des rues principales de la ville. Il franchit tour a tour une route et une voie de chemin de fer en deployant sa topographie complexe dans un parcours sinueux. Le denouement de ce casse-tete infrastructurel et la mise en relation des espaces de la berge et de la ville (qui chacun disposait deja de sa propre logique) confere au parc une intensite urbaine particulierement puissante.
Le traitement des details, des limites en saut de loup, des multiples talus et glacis plantes permettent de ne jamais donner un sentiment d'enfermement dans l'espace pourtant enclos du jardin de sculptures. La promenade, en suivant un zigzag en pente douce, qui mene depuis le pavillon d'exposition jusqu'a l'eau, oblige le visiteur a se retourner plusieurs fois et a profiter ainsi de multiples points de vue choisis sur les sculptures, la ville et son site. Le parcours permet aussi d'englober dans l'espace du parc, de façon beaucoup plus riche que l'aurait fait une passerelle ou un pont, les infrastructures routieres et ferroviaires grace aux larges tremies menagees dans les entrelacs du zigzag. Le parc, en constituant le seul lien fluide entre Seattle et son front de mer est devenu aujourd'hui un veritable espace public qui entame une reappropriation de la berge a l'echelle de la ville en assumant pleinement ses infrastructures.