samedi 29 mars 2008

km 3660 : Atlanta

High Museum of Art, Richard Meier (1983)
Extension, Renzo Piano Workshop (2005)
En suivant notre hote, Ariel a travers Atlanta on est vraiment plonge dans une intrigue urbaine tres caracteristique des villes americaines : d’un cote une ville etendue qui se pratique en voiture, ou les activites sont autant de localites ponctuelles dans un environnement suburbain ; de l’autre cote un centre hyper dense ou les rues sont bannies des parcours pietons qui transitent dans les airs dans les multiples passerelles lances entre les grattes ciels comme des lianes.
Entre l’univers luxuriant et interieur des atriums spectaculaires, des grands hotels et des bureaux et celui de la rue il ne peut pas y avoir de contraste plus grand : le week end, entre les buildings du downtown, il n’y a plus que les SDF qui peuples les rues. Dans les quartiers residentiels, Atlanta est en realite une grande banlieue, on voit apparaître des mini centres : des sortes de fabrication de ce que pourrait être la place du village dans un fantasme proche de Disney. La nouveaute consiste a regrouper differentes activites : logement commerce et bureaux, moins pour créer une animation urbaine que pour reduire les temps de trajet en voiture qui s’étirent a l’infini dans cette ville particulierement congestionnee.
L’intervention de Renzo piano sur le site du High Museum d’Atlanta a consiste a retourner l’espace du musee de l’interieur vers l’exterieur. Le bâtiment de Richard Meier, autosuffisant avec son entree monumentale et tres marquee depuis la rue fait maintenant partie d’un ensemble plus vaste dont le cœur est desormais la « piazza » cree par Piano au centre de l’ilot, un niveau au dessus des rues avoisinantes. L’aile de Meier semble tourner le dos au musee et le visiteur est un peu desoriente en arrivant sur le site. La piazza est accessible depuis la peripherie de l’ilot par de multiples failles et escaliers qui amenent une grande porosite entre la ville et le musee. C’est une sorte de mega-ilot qui pourrait fonctionner comme un catalyseur a l’echelle du quartier mais il s’agit d’une centralite ponctuelle qui s’integre dans un ensemble de points discontinus et donc deconnectes de leur entourage immediat.
L’aile de Renzo Piano reprends les couleurs et les rythmes de Meier et lui repond de façon tres fine de sorte qu’on sent une grande unite et coherence dans cet espace clairement urbain. Le batiment est d’une grande purete dans cette architecture d’assemblage aux details clairs et elegants qui font de Piano le plus grand heritier de Prouve. L’interieur est une sorte de prototype du musee institutionnel sur le modele du Moma : des espaces neutres et blancs, des circulations tres claires et sobres. On ne trouve pas de complexite spatiale particuliere hormis le traitement des plafonds : un système de canons a lumiere qui transmettent la lumiere zenithale de façon homogene et douce dans l’espace du musee. Ce dispositif tres beau est repris aux etages intermediaires et au rez de chaussee formant une sorte de motif depourvu de sa fonction d’eclairage naturel mais qui construit l’identite de batiment. Le theme apparaît jusque dans la façade ou les panneaux en aluminium se plient et se courbent au niveau de l’acrotere pour devenir toiture et lumiere.

vendredi 28 mars 2008

km 3310 : Chattanooga

Hunter Museum of american art, Randall Stout (2005)En descendant vers Atlanta, la ville de Chattanooga se love dans un des meandres du Tenesse river en territoire Cherokee, entourée de montagnes boisées. Surplombant le fleuve dans un site spectaculaire au sommet d’une falaise de roche blanche se dresse le Hunter museum of american art. Le musee est un collage de trois bâtiments plus caricaturaux et archétypiques les uns que les autres que la juxtaposition rend presque comiques. Au centre : « the mansion » une pavillon neoclassique de 1905 flanqué de deux collonades doriques, cote est l’extension brutaliste de 1975 en beton arme tres austere et cote ouest la nouvelle aile de Randall Stout recouverte de zinc anodise mimant les formes exhuberantes de Gehry. 3 batiments, trois epoques, trois caricatures qui ‘ont en commun que le fait d’être assez moyens : ni tout a fait rate, ni tout a fait réussi (a part l’escalier banque d’accueil qui articule l’espace du hall), c’est une sorte de leçon d’histoire sur une evolution du style des musees au XXeme siecle aux etats unis. Mais le veritable apport de la nouvelle aile reside surtout dans l’articulation urbaine avec le reste de la ville. Un nouveau quartier en construction et beaucoup d’efforts pour relier a pied le musée sur sa falaise et le tres populaire aquarium de Chattanooga en contrebas : bluff view art district.

jeudi 27 mars 2008

km 3032 : Nashville

Nashville, la capitale de la Country Music du BBQUE et des santiags...

mercredi 26 mars 2008

km 2740 : New Harmony

New Harmony Visitor Center, Richard Meier (1983)


A la limite de la petite ville de New Harmony, perdu dans le sud de l’Indiana, le visitor center de Richard Meier est le point d’entrée pour la visite de la communauté utopique des harmonistes fondée à la fin du XIXè siècle par des immigrés allemands.
Face au rustique de l’architecture en bois des premiers colons, Meier dresse une silhouette blanche et complexe dans un tableau anachronique contraste. Le bâtiment a comme principale fonction d’être traversé par de multiples rampes et escaliers qui permettent d’emprunter librement des promenades interieures et exterieures et de contempler le paysage, et la communaute des harmonistes. Malheureusement le batiment est utilise de facon assez reductrice : vente de billets, boutique et projection d’un film dans le tres bel auditorium. La plupart des rampes ne sont pas en libre acces et on ne profite pas pleinement de cette divagation spatiale sur le theme de la promenade architecturale de Le Corbusier.
Plus de 28 ans ont passé depuis l’inauguration du bâtiment et ses casettes de tôles emaillees sont toujours aussi blanches et propres. On doit cette impression tant a la tres bonne qualite de la construction que au contraste avec la rusticite de la ville harmoniste toute proche. L’espace est tres beau mais on ne peut s’empecher de se demander lequel du visitor centre ou de la ville met en valeur l’autre.

mardi 25 mars 2008

km 2490 : Louisville

Louisville, cite nommee d'apres celui qu'on a guillotine en 1789. Ici le musee de la batte de baseballe " the louisville slogger" fabriquee dans cette ville ou Mies Van der Rohe se retrouve en face de Michael Graves...

samedi 22 mars 2008

Rozenthal Contemporary Art Museum

Rozenthal Contemporary art Museum, Cincinnati, Zaha Hadid (1999)

Le Musee, au cœur du downtown de Cincinnati, apparait dans la rue entre les hauts immeubles en briques du debut du siecle, les tours de bureaux et les parkings. Les volumes hyper graphiques et abstraits du batiment, noir et gris, donnent a la rue un caractere dramatique et en meme temps tres urbain. Le batiment s’aligne parfaitement avec les immeubles mitoyens en briques mais ses volumes fragmentes surplombant l’angle et sortant de l’alignement lui donnent une echelle monumentale qui entre en resonnance avec les tours toutes proches.
Le hall legerement en retrait offre un espace à la rue qui se courbe a la rencontre du mur mitoyen. Ce plan vertical est bordé sur toute sa hauteur par une baie qui eclaire et laisse deviner les voles noires de l’escalier qui se deploie derriere elle. La rue est ainsi projetee vers le hall, accompagnee par la sous face qui prolonge la façade fragmentee a l’horizontale.
L’ensemble du musee est tourne vers l’espace piranesien supersonique de l’esclaier dont les voles noires et degentees accelerent la perception proche des maquettes et des dessins de Zaha Hadid . La lumiere principalement zenithale ce de espace vertical et complexe, irrigue les salles d’expositions neutres et aux proportions variés qui sont directement branchees dessus sans séparation. Les parcours sont fluides sans etres rigides et offrent des vues multiples d’un espace a l’autre. On sent le riche potentiel de ces espaces pour l’exposition.
Le batiment est un outil a creer un lieu urbain tres reussi mais il ne semble pas suffisant pour amener de la vie dans ce downtown monofonctionnel et largement deserte en dehors des heures de bureaux. On ne trouve en definitive pas dans ce batiment une programmation particulierement audacieuse a l’image de l’architecture : meme la cafeteria semble avoir succombe au manque d’affluence.

vendredi 21 mars 2008

km 2245 : Cincinnati


Universite de Cincinnati:
Vontz Center of Molecular Studies, Frank Gehry (1993-1996)
Aronoff Center for Design and Art, Peter Eisenman (1988-1996)
Campus Recreation Center, Morphosis (2006)
Lindner Athletic center, Bernard Tchumi
Engineering research centre, Michael Graves (2006)

jeudi 20 mars 2008

km 1970 : Columbus

Wexner Center for visual arts arts, Peter Eisenmann (1985-1989)
On roule pendant 20 minutes sur la meme rue droite : High Street et on voit défiler la ville en plan sequence : le quartier allemand, le downtown, les rues restaurees avec de fausses arcades, le quartier des hotels et du convention center de Eisenmann, et l’universite dont le Wexner center for the arts semble être la vitrine. Un collage extraordinaire entre un château fort découpé en lamelles, un bâtiment existant et deux grilles desaxees symbolisant la rencontre entre la trame de la ville et celle du campus. Le hall plonge en sous sol pour chercher la distribution des multiples programmes cafes, librairie, auditorium, bibliotheque, centre de recherche…. et la galerie d’exposition qui déroule son espace déroutant le long de la gigantesque grille en trois dimensions issue des sculptures de sol Lewitt et d’une grande rampe qui rattrappe le niveau du sol et dessert les salles d’expositions en escalier.

mercredi 19 mars 2008

mardi 18 mars 2008

km 1460 : Mill Run, Pennsylvania

Kentuck Knob House, F.L. Wright

Fallingwater, F.L. Wright (1935-38 & 1947)
Pour une visite virtuelle de la maison : clickez ici

vendredi 14 mars 2008

km 1133 : Washington


National Gallery of Art: East Wing, I.M. Pei (1968-78)

jeudi 13 mars 2008

km 1068 : Baltimore

Coldspring New Town, Moshe Safdie ( 1972-1981)
Highfield House Condominiums, L. Mies van der Rohe (1964)

Mattin Center, John Hoppkins University, Tod Williams & Billie Tsien (2001)

lundi 10 mars 2008

km 255 : Fisher House

Fisher House, Louis I. Kahn, Philadelphia (1960-67)

Probablement un des plus petits batiment de Kahn, cette maison est aussi un des plus touchant.
On decouvre les deux celebres cubes en bois assembles par l’angle depuis une petite route qui dessert une serie de maisons typiques de la banlieue de Philadelphie. Les grands arbres qui entourent la maison se refletent dans les baies aux multiples nus en filtrant la lumière qui fait vibrer le bardage en bois verni de la facade. De l’extreieur, c’est l’echelle qui est frappante : la maison semble a la fois miunuscule et monumentale tant toutes les indications d’echelle ont ete soigneusement effacees.
A l’interieur, l’espace de la grande piece que l’on decouvre depuis l’angle se projette vers la foret a travers une fenetre extraordinaire en trois dimensions qui se deploie dans l’angle, rentre dans la piece, se transforme en banc, puis ressort chercher en hauteur la cime des arbres. Chaque piece est ainsi pourvu d’une baie qui rentre a l’interieur en formant un espace particulier, une lumiere, non des lumieres particulieres et une intimite etonnante.

vendredi 7 mars 2008

km 240 : Beth Sholom Synagogue

Beth Sholom Synagogue, Frank Lloyd Wright, Philadelphia (1867-1959)

jeudi 6 mars 2008

km 210 : Vanna Venturi House

Vanna Venturi House, Robert Venturi , Philadelphia (1962)
C’est un vrai plaisir d’etre surpris. La maison que Bob Venturi a construit pour sa mere, dans la banlieue de Philadelphie ressemble de l’exterieur a l’idee qu’on s’en fait : un collage de references et de signes qui ne semble pas depasser l’ironie et le jeu intellectuel qui ont rendu son auteur celebre. En realite, la visite du batiment est surprenante. Les signes et symboles se transforment en une extraordinaire succession d’espaces qui s’enroulent frenetiquement autour d’une cheminee escalier extravagante en creant subtilement des espaces et des lumieres d’une grande qualite…les collages de ces différents espaces font finalement penser au une architecture cubiste ou la facade de palladio serait decoupee puis recollee dans une position cavaliere.

km 211 : Esherick House a vendre !

Esherick House, Louis I. Kahn, Philadelphia (1959-61)

km 170 : Bryn Mawr College

Erdman Hall, Bryn Mawr College, Louis I. Kahn (1960-65)
Le dortoire est implante a flanc de coteau a la limite du campus de Bryn Mawr. Il apparaît derriere une frondaison d’arbres qui lui donne un caractere mysterieux. Les lignes verticales de la structure en beton apparente contrastent avec les remplissages en bloc d’ardoise sombres fortement veinées. Le tout a presque une texture de dessin au fusain. Les chambres sont disposées sur la peripherie du batiment et composent les rythmes de la facade tandis que les espaces communs monumentaux, au centre des trois carres assemble par les angles, forment une séquence interieure qui anime et distribue le bâtiment. Ces espaces tout en beton brut, eclaires chacun zenithalement par quatre lanterneaux ont un caractere quasi sacre qui fait plus penser a un couvent qu’à une residence de jeunes filles.

mercredi 5 mars 2008

km 150 : Richards Medical Research

Alfred Newton Richards Medical Research Laboratory, University of Pennsylvania, Louis I. Kahn (1957-60)

mardi 4 mars 2008

km 100 : Trenton Bathhouse

La scene est etrange : le carrefour d’ou soudain on apercoit la silhouette de la toiture des bains de Louis Kahn ressemble a tous les carrefours que l’on vient de traverser depuis 20 minutes dans cette banlieue de Philadelphie. C’est un paysage d’entree de ville qui n’en finit pas. On imagine aisement que le site a du se densifier depuis 40 ans. On gare la voiture dans un immense parking devant le batiment qui semble de ce fait tres petit en attendant le gardien qui va nous faire visiter le site. Nous eprouvons une emotion comparable a celle que nous avons ressenti en visitant pour la premiere fois la piscine d’Alvaro Siza a Matosinhos (la similitude des deux programmes aidant…). Le batiment, construit en 1954-59, a pas mal souffert des annees, du manque d’entretien et peut etre d’incomprehension vis-à-vis de cet extraordinaire assemblage de materiaux bon marche. Et c’est justement la que l’on est le plus frappe : parce que le delabrement laisse tout de meme percevoir avec une grande nettete la force et la clarte de l’architecture de Louis Kahn qui est tout entiere contenue dans ce petit manifeste. Cette force, on la retrouve bien dans la logique des espaces servants / servis mais aussi et surtout dans la finesse et la clarte presque didactique du langage constructif. Le tout est deconcertant de simplicite : comme une evidence.
Le gardien, amuse par notre enthousiasme attendait patiemment que l’on quitte le vestibule delabre.

km 80 : Princeton University

Le ciel est couvert lorsqu’on arrive a Princeton : on se croirait en Angleterre. Le Campus est constitue principalement par des batiments neogothiques aux pierres sombres perces de meneaux et de meurtrieres associes ici – justement a cause de l’Angleterre – au savoir et aux universites. C’est la, dans ce jardin qui voudrait ressembler a une ville – ou bien le contraire – entre les arbres et les voutes d’ogives que se tiennent les quelques folies qu’on est venu voir. C’est amusant de decouvrir parmi tant de bienseance la toiture ebouriffee d’un batiment de Frank Gehry en construction, ou bien le parvis moderniste de Minoru Yamasaki.
Mais, a Princeton, c’est Robert Venturi qui est a l’honneur. Apres y avoir enseigne l’architecture pendant plusieurs années, il y a construit quelques batiments qui nous ont particulierement touches et etonnes dont le Gordon Wu Hall (1983) et le First Campus Center (2000). Son architecture est tellement connue pour sa valeur de signe que l’on ne s’attend a trouver que des « hangars decores » : il n’en est rien. Le langage de ses batiments est bien celui qu’on connait : des facades neo-modernes, lisses, avec de grands percements, des frontons classiques, des patchworks de briques... Mais, la surprise vient de la façon avec laquelle les batiments sont inseres ou relies avec les constructions anciennes ainsi que de la qualite des espaces interieurs. Les deux batiments proposent de vrais espaces communautaires avec des rues interieures et des espaces collectifs en liaison avec ces « rues », tout cela agence selon une topographie tres riche. Il y a egalement une attention portee a la lumiere et aux details des amenagments interieurs qui nous ont fait penser au travail d’Alvaro Siza. Il y a quelque chose de tres juste et d’enracine dans ces projets. Meme l’impertinence avec laquelle Venturi joue avec les signes semble couler de source dans cet univers de conventions.

km 01 : En route...

C'est aujourd'hui que commence notre periple sur les routes americaines. C'est la aussi que va sans doute commencer le calvaire de certains d'entre-vous qui devront vivre au quotidien la mutation de notre blog en un catalogue de photographies d'architecture immobiles et ennuyeuses... Mais, apres tout, c'est un "voyage d'architecte"...
Voici donc notre carrosse (certains reconnaitrons surtout l’arriere plan…): il s’agit de la voiture de Daniele que nous ont pretes Ann et Christopher ... Un sacre coup de pouce pour notre museumtour !

lundi 3 mars 2008

km 00 : Promenades new-yorkaises

Alors qu’on s’apprete a quitter New York, voici quelques traces des promenades architecturales a travers la ville qui ont aere nos journees studieuses et commence a ecarquiller nos yeux. On espere que la suite de notre voyage va contribuer a les ouvrir encore un peu plus…. nos yeux.

Voici une vue improbable depuis la péninsule déserte de Roosevelt Island. A l’endroit qui semblerait sur la carte le plus spectaculaire et convoite de la ville, en plein cœur de la zone la plus dense de New York : un terrain vague.