dimanche 6 juillet 2008

Denver Museum of Art

La ville de Denver, capitale du Colorado, une des seules grandes villes de cette region centrale des Etats-Unis. Elle s'étend au pied de la chaine des Rockies Montains que l'on aperçoit au loin depuis la ville. Au centre de l'agglomeration, a cote du complexe du Civic Center et du Capitol, on tombe sur une collection de batiments heteroclites collectionnes au fil des ans par la municipalité. La bibliotheque post moderne flamboyante de Michel Graves jouxte la premiere aile du musee d'art dessinee par le designer italien Gio Ponti- sorte de chateau fort en carrelage scintillant lascere de failles et de meurtrieres...et enfin la nouvelle aile de Daniel Libeskind, plus distordue et etiree que jamais.
La volonte de creer une sorte de centre urbain pieton semble fonctionner, malgre le cote un peu comique de cette collection d'objets, qui comprend aussi un batiment de logement de Libeskind formellement affilie au musee.
La nouvelle aile est separee de l'ancienne par une rue qu'elle franchit au premier etage en reliant le musee avec une passerelle. Ce franchissement devient le pretexte pour projeter en porte-a-faux un des volumes presque floraux du musee en direction de l'ancienne aile. C'est le seul geste que fait l'architecte vers le musee preexistant car la nouvelle aile est parfaitement autonome et se deploye de son cote de la rue comme une grande sculpture de titane. Libeskind exacerbe son vocabulaire a l'echelle du programme dans des espaces destabilisants dont les murs se penchent et se plient dans toutes les directions. Les espaces de circulations en deviennent spectaculaires en offrant des vues plongeantes vertigineuses et des lumières etonnantes.
En arrivant dans les salles d'expositions, on ressent un veritable malaise : soit les conservateurs n'ont rien compris à l'architecture qu'ils ont pourtant commanditee, soit cette archietcture n'est reellement pas adaptee a l'expostion permanente d'oeuvres "traditionnelles" comme des tableaux ou des petites sculptures. Chaque accrochage est une prouesse pour retablir la verticale des tableaux ou l'horizontal des stands de sculpture et l'ensemble se perd dans un encombrement et une complication que s'ajoute aux espaces distordus de Libeskind.
Mais la dimension spectaculaire de l'architecture est appuyee par une programmation ludique qui s'insere dans les parcours et fait de la visite une experience qui flirte avec le parc d'attraction. Le tout est ainsi tres attrayant pour les familles qui viennent en nombre.

Denver Museum of Art, Daniel Libeskind (2005)



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