mardi 1 avril 2008

km 4000 : Alabama

Tuskegee Chapel, Paul Rudolph (1969)A peine sorti d’Atlanta, on entre en Alabama. On passe dans le fuseau horaire de Central America mais le voyage dans le temps est beaucoup plus frappant que ca.
La ville de Tuskegee est deserte lorsqu’on y entre en voiture. Les magasins de la rue principale sont fermes et on sent avec d’autant plus de force la pauvrete qui regne dans cet etat qu’on est a peine sorti d’un ville prospere et opulente. On s’attarde a l’universite pour admirer la tres belle chapelle de Paul Rudolph, sorte d’exercice de Style entre lumiere et structure d’une virtuosite tres proche de Wright. La toiture se dehanche d’un bout a l’autre de l’eglise dans une forme reglee en laissant passer la lumiere au contact des grandes murs en briques qui lui donnent des allures de vaisseau. En deux heures, on a pas croise un blanc. L’Alabama est connu aux Etats Unis pour son role dans l’emancipation des noirs et l’abolition de la segragation dont on percoit encore tres clairement la trace.

Sorti de la ville, on pense a l’Afrique en croisant sur le bord de la route ces villages faits de mobiles homes rafistoles entourees de vieilles voitures desosses. Sur chaque peron, un rocking chair ou un banc suspendu. Souvent quelqu’un assis nous regarde passer, on sent le silence et le blues qu’on ecoute en roulant est fait sur mesure pour ce paysage : pas de hasard.
On passe à Montgomery, la capitale vide elle aussi : un mirage. On roule jusqu’a Gees bend, un hameau borde par la Alabama river ou quelqu’un a decouvert il y a dix ans que les femmes fabriquent ici des quilts extraordinaires. On roule encore quelques heures a travers les forets de pains d’exploitation et on arrive en Floride.


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